Lauréates des Prix de gestion culturelle 2022

Madeleine Careau et Rachel Billet saluées respectivement comme grande marraine des arts et jeune entrepreneure visionnaire

 

La Chaire de gestion des arts Carmelle et Rémi-Marcoux de HEC Montréal a annoncé aujourd’hui les lauréates des Prix de gestion culturelle 2022. À l’occasion d’un événement au Salon urbain de la Place des arts, Madeleine Careau, cheffe de la direction de l’Orchestre symphonique de Montréal (OSM), a remporté le Prix de carrière et Rachel Billet, directrice générale de La Machinerie des arts, le Prix jeune gestionnaire en culture. François Colbert, titulaire de la Chaire a rappelé que le Prix de carrière qui reconnaît la contribution exceptionnelle d’un ou d’une gestionnaire ayant au moins 20 ans d’expérience, a été créé il y a 10 ans. Le Prix jeune gestionnaire, qui souligne une réalisation majeure d’une personne ayant plus de cinq ans d’expérience professionnelle, est lui, une première.

Madeleine Careau : une grande marraine des arts

C’est par ces mots que Mélanie La Couture, présidente et directrice générale de l’Institut de Cardiologie de Montréal, a décrit celle dont elle a soumis la candidature pour le Prix de carrière en 2022.

En accordant le Prix de carrière à Madeleine Careau, le jury a souligné « sa longue carrière dédiée aux arts de la scène, sa résilience fondée sur le travail d’équipe, sa capacité à tisser des partenariats durables ainsi que le rayonnement qu’elle a donné à Montréal à l’échelle internationale ».

Après des études en science politique à l’Université Laval, Madeleine Careau démarre sa carrière à l’Orchestre symphonique de Québec et au Festival d’été de Québec. En 1979, elle fonde l’Association québécoise de l’industrie du disque, du spectacle et de la vidéo (ADISQ), un geste marquant pour le milieu de la chanson. Après un passage au ministère de la Culture, à Télévision Quatre-Saisons (devenu Noovo) et au Festival Juste pour rire, elle dirige la création de Notre-Dame de Paris de Luc Plamondon et de Richard Cocciante en 1998.

En 2000, elle prend la direction générale de l’OSM, remplissant le quadruple défi de redresser l’organisme après le départ de Charles Dutoit, de résorber le déficit accumulé, de contribuer à la construction de la Maison symphonique de Montréal et de faire rayonner l’Orchestre à travers le monde, grâce à un fonds de dotation dont la valeur est aujourd’hui de près de 100 millions $, l’un des plus importants au Canada. Enfin, elle dirige les processus de sélection qui ont amené les chefs Kent Nagano et Rafael Payare à Montréal.

Rachel Billet : une entrepreneure culturelle hors du commun

En accordant le Prix de la jeune gestionnaire culturelle à Rachel Billet, le jury a noté « son engagement à offrir des services en réseau qui sont orientés sur la satisfaction du client, sur des principes d’agilité et d’amélioration continue. En faisant grandir un organisme d’économie sociale, Rachel est l’une des jeunes gestionnaires culturelles qui ont réellement intégré les principes d’adaptation continue, de gouvernance inclusive et d’intelligence collective à la gestion des arts ».

C’est la qualité d’entrepreneuriat culturel qui a poussé Hanneke Ronken, une stratège en innovation culturelle, à soumettre la candidature de Rachel Billet, la directrice générale de la Machinerie des arts. Après une maîtrise dans les Métiers des arts et de la culture à l’Université Lumière (Lyon II), Rachel Billet émigre au Canada où elle devient en 2010 la directrice générale de la compagnie de danse La 2e Porte à Gauche. Elle agit également comme adjointe administrative aux Éditions Esse, au Festival OFF.T.A et à l’Agora de la danse.

C’est à travers la diversité de ses expériences que Rachel Billet constate la grande fragilité administrative des petits organismes artistiques et qu’elle contribue, avec les cofondateurs et cofondatrices et Pablo Matos, au lancement public en 2016 de la Machinerie des arts, un organisme de services dédié aux arts vivants et aux pratiques hybrides. Avec la Machinerie des arts, elle concrétise, pérennise et fait prospérer des solutions innovantes et souples (dont la Caisse à outils et les Cellules d’accompagnement) répondant aux besoins de développement des compagnies de création.

Bourses et jury

Le Prix de carrière est doté d’une bourse de 5 000 $ et le Prix jeunesse, de 1 000 $. Ils sont décernés par la Chaire de gestion des arts Carmelle et Rémi-Marcoux. Le jury était constitué de :

  • Louise Allaire, accompagnement stratégique création-diffusion, et lauréate du Prix de la gestionnaire culturelle 2017;
  • François Colbert, titulaire, Chaire de gestion des arts Carmelle et Rémi-Marcoux, HEC Montréal;
  • Nassib El-Husseini, directeur général des 7 Doigts de la main, et lauréat du Prix du gestionnaire culturel 2019;
  • Mario Fortin, président et directeur général des Cinémas Beaubien, du Parc et du Musée, et lauréat du Prix du gestionnaire culturel 2012;
  • Nathalie Marcoux, vice-présidente aux finances, Capinabel inc., et membre du conseil d’administration, TC Transcontinental inc.;
  • Louise Poulin, présidente fondatrice d’ArtExpert.ca;
  • Danielle Sauvage, ex-directrice générale du Conseil des arts de Montréal.